Le 11 novembre 1918 par Sofia, élève de 3 e

par Jean-Michel Guilhaumon

L’armistice, signé le lundi 11 novembre 1918 à 5h15 dans le wagon de Rethondes (un wagon transformé en bureau, près de la gare de Rethondes dans l’Oise) marque la fin des combats de la Première Guerre mondiale, la victoire des Alliés et la défaite totale de l’Allemagne, mais il s’agit de l’arrêt des combats et non pas d’une capitulation au sens propre.

Le cessez-le-feu est seulement effectif à partir de 11h.
Quand l’armistice fut annoncé à la population, une joie que certains ont décrite comme presque démente se manifesta dans toutes les grandes villes alliées, notamment en France, pays ayant le plus souffert des combats. Dans toutes les villes de province des fêtes s’organisent, des illuminations et des drapeaux sont installés partout.

Explications :
L’avenir de la guerre bascule à la mi-juillet 1918 avec de l’échec de l’offensive allemande. La stratégie préconisée par Lundendorff (remporter une victoire décisive avant la participation des soldats américains au combat) a échoué et cela devient évident que l’avantage est désormais du côté des Alliés. Le 26 septembre 1918, Foch, commandant en chef des armées alliées, lance un assaut général contre les positions allemandes, sur un front de 350 kilomètres. Affolé par cette attaque générale et craignant de voir l’ensemble de son front s’écrouler, le haut-commandement allemand estime qu’il faut demander l’armistice sans délai, sous peine de catastrophe militaire. Dans la nuit du 3 au 4 octobre, la demande est envoyée à l’ambassade allemande en Suisse qui la fait transmettre à l’ambassade américaine par l’entremise du gouvernement suisse. Mais cette demande d’armistice divise le camp allié, d’un côté ceux qui pensent qu’après quatre années de guerre les combats doivent cesser le plus rapidement possible et de l’autre ceux qui estiment que la guerre doit être menée jusqu’a une capitulation sans conditions.
La première demande d’armistice allemande est refusée, un échange de notes se poursuit tout au long du mois d’octobre entre les gouvernements américains et allemands qui précisent les conditions d’un éventuel armistice. Le président Wilson affirme notamment qu’il n’acceptera de discussion qu’avec les envoyés d’un gouvernement représentatif du peuple allemand et que les conditions de l’armistice placeront les Allemands dans l’impossibilité de reprendre la guerre.
Alors que l’Allemagne bascule dans l’anarchie et la guerre civile, ses alliés cessent les combats et signent l’un après l’autre des armistices. Comprenant qu’il ne peut plus compter sur le soutien de l’armée, l’empereur Guillaume II abdique et s’enfuit aux Pays-Bas dans la nuit du 9 au 10 novembre 1918.
L’armistice est ensuite signé par les plénipotentiaires allemands le matin du 11 novembre 1918 dans le wagon de commandement du maréchal Foch installé dans la forêt de Compiègne, dans la clairière de Rethondes.

Les conditions sont très dures pour l’Allemagne, qui a en quelque sorte une interdiction de faire la guerre. La construction de char leur est interdite, les territoires cédés à l’Allemagne par le traité de Francfort du 1er mai 1871 redeviennent Français, l’armée allemande est limitée à 100 000 soldats et l’Allemagne sera reconnue responsable de toutes les pertes et dommages et la guerre subis par les gouvernements alliés.

Les derniers morts :
Le dernier jour de guerre a fait près de 11 000 tués, blessés ou disparus. Certains soldats ont perdu la vie lors d’actions militaires décidées par des généraux qui savaient que l’armistice avait déjà été signé. Par exemple, le général Wright de la 89e division américaine prit la décision d’attaquer le village de Stenay afin que ses troupes puissent prendre un bain, ce qui engendra la perte de 300 hommes.
À 10h45 du matin, soit 15 minutes avant l’heure du cessez-le-feu, Augustin Trébuchon a été le dernier soldat français tué, il est tué d’une balle dans la tête alors qu’il porte un message à son capitaine.
Le dernier britannique, George Edwin Ellison a été tué à 9:30 alors qu’il faisait une reconnaissance non loins de Mons en Belgique.
Le dernier soldat canadien, George Lawrence Price est mort deux minutes avant l’armistice.
Enfin, l’Américain Henry Gunther est considéré en général comme le dernier soldat tué lors de la Première Guerre mondiale, 60 secondes avant l’heure d’armistice, alors qu’il chargeait des troupes allemandes étonnées parce qu’elles savaient le cessez-le-feu imminent.