L’Italie et la Première Guerre mondiale par Fabio, élève de 3 e

par Jean-Michel Guilhaumon

Quand éclate la Première Guerre mondiale en 1914, les puissances d’Europe sont divisées en deux groupes :
* La Triple Alliance conclue en 1882 entre l’Empire allemand, l’Empire austro-hongrois et l’Italie.
* La Triple-Entente entre la France, l’Empire russe et le Royaume Uni.

Le déclenchement de la guerre fut provoqué le 28 juin 1914 par l’assassinat à Sarajevo de l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l’Empire austro-hongrois par un nationaliste serbe.
Le 28 juillet 1914, l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie sans consulter ses alliés contrairement au pacte qui prévoyait une consultation avant toute intervention contre la Serbie...
L’Italie décide donc de rester neutre
L’Italie avait des ambitions coloniales en particulier en Tunisie, chasse gardée de la France !
L’Italie espérait des extensions territoriales après une éventuelle intervention ; le Trentin, le Tyrol du Sud, la Venezia Giulia, Trieste, Fiume, l’Istrie et la Dalmatie qui constituaient les Terres irrédentes devaient revenir à l’Italie.
Les Italiens étaient divisés entre nationalistes interventionnistes et neutralistes, mais la grande majorité du peuple et des élus politiques étaient neutralistes, hostiles à la guerre
Par ailleurs l’Italie dépendait économiquement des nations de la Triple-Entente ( 90% de son charbon était importé d’Angleterre).

Le gouvernement italien négocia donc d’abord avec l’Autriche-Hongrie et l’Allemagne à propos de l’annexion des terres irrédentes. L’Allemagne aurait été favorable à cette demande mais l’Autriche s’y opposa !

Les Italiens négocièrent donc parallèlement avec l’Entente
Le 26 avril 1915 à Londres un traité fut signé entre le gouvernement italien et les représentants de la Triple-Entente ; l’Italie s’engageait à entrer en guerre contre l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie en échange d’importantes compensations territoriales. Ce traité fut décidé en secret par le gouvernement italien, le roi Victor-Emmanuel III et la hiérarchie militaire, sans consultation préalable auprès du Parlement.

Le pacte prévoyait que l’Italie recevrait, en cas de victoire, le Tyrol du Sud (Bolzano), le Trentin, la Marche julienne, l’Istrie (sans la ville de Fiume), une partie de la Dalmatie, de nombreuses îles de l’Adriatique, ainsi que la ville albanaise de Vlora, la petite île de Saseno et le bassin houiller d’Antalya dans le sud de la Turquie. De plus, l’Italie se voyait confirmer la souveraineté sur la Libye, l’Érythrée, la Somalie et le Dodécanèse en Grèce ainsi que sur une partie de l’empire colonial allemand !

Le 3 mai 1915, l’Italie dénonça le Traité de la Triple Alliance. Une manoeuvre parlementaire permit de faire voter par le Parlement les pleins pouvoirs au roi Victor-Emmanuel III et au gouvernement qui déclara l’état de guerre avec l’Autriche le 23 mai 1915.

La décision d’entrer en guerre fut donc prise en réalité par trois hommes : le roi Victor-Emmanuel III, le président du Conseil Antonio Salandra et le ministre des Affaires Étrangères Sidney Sonnino